Charlotte Dereux était l'invitée du talk #8 au concept store Atelier Nubio mardi 19 mars 2019.
Comment as-tu créé Patine ?
Je rêve depuis 15 ans de créer ma marque de mode. 15 ans à rêver et accumuler des envies, des découpages dans le Elle (et à faire plein d’autres choses sans oser sauter le pas !). Et puis un jour il y a eu le déclic, parce que je savais enfin ce que je voulais exprimer : du cool, de merveilleuse qualité, innovant en termes d’engagement ecofriendly.
Quels sont tes engagements en tant qu'entrepreneuse ?
Monter ma start-up est le rêve de ma vie qui se réalise en vrai, du coup je m’applique à essayer de prendre du recul tous les jours pour ne pas être trop secouée par les montagnes russes des débuts. Un jour c’est formidable, le lendemain c’est la tuile...Il faut avoir le coeur bien accroché ! Je suis aussi dans le partage avec les autres entrepreneuses qui vivent le même rêve. La solidarité féminine est très importante ! Enfin je remercie tous les jours notre “fanbase” et m’applique à répondre à tous les messages, à assurer même si ça veut dire devoir écrire des emails à minuit. Il faut être reconnaissant de sa chance. Je ne serais pas entrepreneuse si je n’avais pas des clientes pour soutenir PATiNE.
Quelles marques/entrepreneurs t'inspirent ?
Glossier pour l’ambition d’Emily Weiss et la cohérence de cette marque quicrée une communauté plutôt qu’uniquement des produits. Patagonia pour la résilience, la capacité à tenir, développer, approfondir un engagement de qualité et d’écologie sur la durée. En France Sarah Andelman qui a une intuition folle et beaucoup d’humilité. Les fondatrices de Pampa qui construisent une superbe aventure avec fun et responsabilité, ma copine Lisa Gachet qui passe facilement de l’idée à l’action...Et tant d’autres...
Comment réussis-tu à concilier le fait d'avoir une marque consciente/vertueuse (impact minimal sur l'environnement, mini-séries, lien fort avec les fournisseurs) et la nécessité de vendre tes produits, proposer toujours de la nouveauté ? As-tu le sentiment d'une schizophrénie ?
Pas du tout. J’ai eu peur de ça au début, et j’ai réalisé vite que fabriquer de la mode et la consommer signifie dès le point de départ créer une empreinte environnementale. La question est “Comment le faire avec responsabilité ? Moins d’impact ? Plus de mesure ? ”. La réponse pour moi est le désir plutôt que la pulsion. Désirer longtemps et reporter ses habits. Faire des vêtements attachants pour leur qualité dans le temps, leur style et la participation à leur développement, parce que leur composition est consciente.
Comment as-tu mis en place personnellement une consommation engagée ? Quel est ton parcours dans ce sens (les claques/prises de conscience, marche arrière dans tes pratiques).
Ca se fait graduellement et je suis loin d’être exemplaire. Je reviens de loin, mon passé Pizza Hut et Zara me rappelle que le plus important est de progresser, pas d’être parfait. Ca m’évite aussi de donner des leçons ou d’exclure. PATiNE s’adresse à tout le monde parce que tout le monde doit s’y mettre pour nettoyer la planète. J’ai commencé par l’alimentation, la mienne, celle de mes enfants. Puis l’énergie, la réduction des déchets...La beauté et la mode ça a démarré en même temps. Je suis d’un naturel curieux et un peu polard, j’aime bien tout lire, forger mon opinion et mettre en pratique. Un savon solide à la place du gel douche, du muesli en vrac dans des bocaux à la place des paquets... Un nettoyant clean Oh My Cream plutôt que Filorga. Peu à peu faire mieux, c'est mon motto.
Tu es entrepreneur depuis 2 ans (après 15 années comme salariée) - cela correspond à ce que tu t'étais imaginé ?
C’est 1000 fois mieux encore ! Je ne savais pas à quoi m’attendre, c’était davantage le projet de PATiNE que le statut d’entrepreneur qui m’a poussé à basculer. Si j’avais réfléchi au risque, à l’impact financier, au stress quotidien de la responsabilité, la peur m’aurait peut-être empêché de passer à l’acte.
Entrepreneur & maman de deux enfants (bientôt 3 !) - comment réussis-tu à t'organiser pour mener tout cela de front sans t'épuiser ?
○ J’ai le défaut de toujours “trop charger la mule” et à m’épuiser de boulot. Fatalement j’ai des moments de micro burn-out, en sachant que je vais vite remonter en selle (pour rester dans la métaphore animalière !), mon naturel optimiste me sauve.
○ Quelques trucs quand même :
- Je positive dans les moments très difficiles : “c’est dingue que tu saches faire ça !” “Waouh, tout va être tellement simple plus tard vu ce que tu viens d’affronter !”. Je m'auto-coache :)
- J’ai bloqué le créneau du jeudi post sortie d’école. Quoi qu’il arrive, je suis à 16h30 à la sortie pour récupérer les enfants, faire le goûter, les activités sportives... Et si besoin je rallume l’ordi plus tard.
- Je m’entoure de personnes positives et avec qui on peut rigoler. Je fais des déjeuners qui me boostent avec d’autres entrepreneures, des talents avec qui collaborer...
- J’écoute de la musique toute la journée au PATiNE Studio, et j’ai soigné la déco pour faire un lieu rempli de good vibes !
- J’ai épousé un mari génial qui me soutient à 1000%
Comment te ressources-tu quand tu sens que cela va trop vite ou que ça sonne faux ?
Je respire et je prends du recul. Je regarde un épisode de Gossip Girl ou de Nashville pour me vider la tête. Je me couche (un peu) plus tôt pour lire. Je m’offre un soin du visage ou je vais me faire faire les ongles. Dès que j’ai le moral dans les chaussettes je fais un petit truc pour me sentir plus jolie, extérieur/intérieur, effet immédiat !
Quelles sont tes nourritures (physiques et spirituelles) préférées ?
-Je lis des biographies : celle du fondateur de Nike, de Nasty Gall, de Patagonia, la vie de Daphné du Maurier, d’Héléna Rubinstein...
-J’achète toute la presse américaine sur les entrepreneurs à l’aéroport :)
-Je lis M le Monde tous les week-ends, magazine préféré, au café du coin, avec toute la famille.
Tu vis à Paris, qu'est-ce que tu aimes/détestes dans cette ville ?
J’aime tout. Et en particulier mon quartier (Jourdain/Belleville), très calme, avec plein de trucs bons à manger (O Divin pour le primeur et le vin, Le grand bain et bientôt Cheval d’Or, le nouveau resto de Taku Sekine...). Et je suis aussi très fan du 10ème autour du PATiNE Studio avec tellement d’adresses de cafés et restos pour le midi ou boire un verre en fin de journée ! Mais le prochain rêve sera d’aller vivre à Los Angeles.
Qu'est-ce qui te fait beaucoup rire ?
- Mes enfants, ma boucle Whatsapp de copines où une blague peut surgir à tout
moment, Alison Wheeler, mon mari, les posts instagram de Tiffany Cooper. Quelques histoires drôles ou alléchantes sur Patine / prochaines surprises.
- On a été un peu déstabilisés par le succès du jean. On a tout vendu en 6 heures, on n’était pas prêts côté logistique, service client...Je sors de 3 semaines soirs et week-end sur l’ordinateur ou au pop-up. Une mini crise de croissance un peu.
- On vient de sortir une nouvelle matière, Johnny, bio-recyclée, à prix de lancement. Et elle plait, c’est génial.
- Une surprise arrive sur laquelle on n’a pas du tout communiqué pour une fois. On a fait des bijoux ! J’ai hâte de partager le projet.
Pour aller plus loin :
Les ateliers pratiques au concept store Atelier Nubio
Complétez votre diagnostic Holistic Skin™ et recevez votre prescription de beauté 'inside & out' personnalisée
Prenez rendez-vous pour une consultation Holistic Skin™ avec une naturopathe formée au protocole Holistic Skin™ au concept store
Charlotte Dereux, fondatrice de Patine
Patine, c'est une jeune marque de mode consciente, toute fraîche. On a toutes un T-shirt Love is Big - ou La Boum ! Interview avec Charlotte, fondatrice de Patine.